Chapitre 8 : Vivre 

Clyde entendit un craquement de branches derrière lui, puis il sentit une douleur dans la nuque, puis plus rien.

Il se réveilla auprès du feu. A côté de lui il y avait le corps de SCARHINO, démembré. Il regarda le feu, le haut du feu... Les deux jambes et deux bras cuisaient à la broche. Les motards étaient autour du foyer, autour de lui. Ils discutaient.

- "Cool, on a enfin à bouffer. Ce POKEMON fera l'affaire. Et si ça suffit pas on bouffera le gamin" dit-il en le pointant du regard "Ah ah ah !" s'esclaffa-t-il.

- "La princesse vient de se réveiller" remarqua un autre.

Un homme s'approcha de lui et le souleva par les cheveux.

- "T'as tué mon pote, j'vais t'faire la peau."

- "Garry tu le tues pas tant que le boss est pas revenu."

- "Ouais" cracha-t-il. "En attendant j'vais m'occuper de son p'tit cul."

Il le traîna par les cheveux vers la forêt. 

- "Martial, prend de la corde, faut lui attacher les pieds il se débat comme un diable..."

Ils l'allongèrent à l'abri des regards. Clyde ne se laissait pas faire.

- "Tiens-le Martial s'te-plait."

Martial lui mit son genoux dans le dos et lui écrasa la tête contre le sol avec ses mains. Garry prit son cutter et découpa le pantalon de Clyde.

- "Hum t'as les fesses bien blanches, t'm'plais. Mouarf, je t'ai coupé, tu saignes."

Il lui lécha la plaie. Clyde ne pouvait plus se débattre. Il était à moitié asphyxié. Les douleurs déchirèrent son anus. Puis les coups continuèrent, toujours plus violents. Encore et encore. Clyde pleurait. Il voulait mourir. Il aurait tout donné pour que ce cauchemar s'arrête. Puis l'homme s'arrêta.

- "Si tu veux j'te laisse" dit-il à son camarade comme s'il parlait d'un quelconque objet dont on voulait se débarrasser.

Les hommes intervertirent leur place. Mais Clyde ne se débattait plus. Chaque mouvement lui faisait trop mal. Pendant que Martial s'acharnait sur son derrière, Garry releva la tête de Clyde.

- "Je vois que tu t'es calmé. Tu vas m'la sucer maintenant ma p'tite pute."

L'homme descendit son pantalon et son caleçon.

- "Allez ouvre" lui ordonna-t-il gentiment.  

Clyde s'exécuta. Il ne pensait à rien. Un bruit de moteur de moto le sortit de sa torpeur. Le chef arrive. Ca va être l'heure de son exécution. Il ne pouvait pas se rendre sans combattre.

Il mordit l'homme, ce qui le coupa en deux. En même temps, alors que Martial s'était accroupi et qu'il se rhabillait, Clyde lui mit un coup de talon dans les parties. Clyde se propulsa en arrière, cracha la meilleure partie de Garry à sa figure et mit un coup de crane dans le nez de l'homme derrière lui. Les deux hommes hurlèrent mais étaient hors d'état de combattre. Clyde se mit sur ses pieds et sautilla en direction inverse du camp de motards. Il fit quelques bonds puis perdit l'équilibre et dévala la pente jusqu'en bas. Il était à bout de force. Il pleurait. Des hommes passèrent à côté de lui sans s'arrêter et se dirigèrent dans la forêt pour savoir ce qu'il avait fait. 

Deux bottes noires s'accroupirent devant son visage. On le tira par les cheveux. Un pantalon de cuir, une veste de cuir, un collier de doigts, une belle gorge, sans paume d'Adam, pas de barbe... une femme ! un très beau visage, les joues légèrement roses, les yeux bleus, un petit nez, une petite cicatrice qui le traversait, une longue crête rose. Ils se dévisageaient. Clyde avaient les yeux rouges, la bouche en sang.

- "Alors c'est toi le fouteur de merde" dit-elle de sa belle voix. "Comment tu t'appelles ?"

- "Cl... Clyde" dit-il avec une voix mourante.

Elle le lâcha. Sa tête heurta le sol.

- "Alors ils ont quoi ?" demanda-t-elle avec fermeté à l'un de ses hommes.

- "Garry a la bite coupée et Martial est mort. L'os du nez s'est enfoncé dans la boite crânienne" répondit Nyl.

- "Ah les cons !" dit-elle énervée. "Ils ne savent pas se contrôler."

- "Alors Pinka on le tue quand ?"

- "J'ai pas dit qu'on allait le tuer... Attendez, il a dit qu'il s'appelait Clyde ?"

Elle le souleva à nouveau et scruta bien son visage.

- "Je reconnais ta p'tite gueule maintenant. Tu es le mec qui est recherché partout dans le pays. Clyde le Fléau."

- "Quoi ça serait lui "Clyde le fléau". Pourquoi on le livre pas à police pour toucher la rançon ?"

- "Parce que nous aussi on est recherchés, crétin."

Elle retourna Clyde du pied.

- "Écoute. J'aurai bien envie de te tuer parce que deux de mes gars sont morts par ta faute. D'un autre côté, ça serait trop con de se débarrasser de toi puisque on est du même côté."

- "Moi aussi j'ai entendu parler de toi..." répondit Clyde qui redevenait maître de la situation "... quand j'étais gosse."

Elle lui mit un coup de botte dans la tête.

- "D'accord je veux bien me joindre à vous" se ravisa-t-il. 

- " "Joindre" n'est pas le mot que j'emploierais. Tu vas m'appartenir. Appartenir à cette famille. A la famille des motards."

Il ne dit rien, fit juste oui de la tête.

- "Détachez-le et filez lui un pantalon" ajouta-t-elle.

On découpa ses liens.

- "T'as qu'à aller te servir sur les corps que tu as semé" lui dit un des hommes avec mépris.

- "Sony accompagne-le" ordonna la belle.

Ils s'enfoncèrent dans la forêt et revinrent cinq minutes plus tard. Clyde s'était changé. L'un des hommes qu'il avait tué faisait les mêmes mensurations que lui. Il était complètement habillé de cuir. Il en avait profité pour récupérer son sac. Tout le monde était assis autour du feu.

Sony et Clyde les rejoignirent.

- "Clyde tu t'assieds pas ?" lui demanda gentiment Pinka.

- "Je peux pas m'assoire" dit-il dégoûté.

On avait été obligé de faire boire à Garry un litre de vodka pour qu'il oublie la douleur. Il était posé inerte contre un arbre.

On tendit à Clyde l'avant-bras de SCARHINO.

- "Mange, tu as besoin de reprendre des forces. Tout à l'heure aura lieu ton initiation."

Il prit ce qu'on lui proposait, une cuillère et il mangea l'intérieur du récipient.

Plus tard eu lieu l'initiation de Clyde. Il posa sa main gauche sur un tronc couché.

- "Clyde je vais te sectionner l'annulaire et l'auriculaire. Ca te pose pas de problème ?"

- "Du moment qu'il me reste le majeur" lui répondit-il d'un ton morne ne lui tendant.

Elle lui saisi le poignet de la main gauche avec violence et elle le colla au tronc. De la main droite elle sorti une dague de son étuis et elle l'abattit sans attendre sur les deux doigts qui dépassaient de la main de Clyde. Elle le lâcha une fois fait.

Il serra les dents, ravala la douleur, se saisit le poignet, se retint de hurler. Le sang giclait. Il était en sueur.

- "Fléchi ton coude et garde tes doigts pointés vers le ciel si tu veux pas perdre tout ton sang.

Après cinq minutes, elle permit qu'on lui fasse boire et on nettoya sa plaie avec le même alcool.

Une heure plus tard, Clyde était redevenu calme. Les autres dormaient. Il était assis sur un tronc. Pinka lui rasait le crane à la dague avec beaucoup de délicatesse. Elle lui laissa juste une crête de cinq centimètres de haut au centre sa tête.

- "Dis-moi, tu sais te servir d'une moto ?"

- "Oui" répondit-il froidement.

Il se leva. Elle le tira par l'épaule pour qu'il soit face à elle. Elle le regarda dans les yeux et dit :

- "On dit que les yeux sont le reflet de l'âme. Tout à l'heure j'y ai lu de la peine. Là il n'y a plus rien. Ton âme est morte Clyde. C'est seulement maintenant que tu fais parti de la Meute. Pour une raison ou une autre, l'étincelle de notre vie a été soufflée. Si nous vivons en dehors du monde et contre le monde c'est que nous sommes morts. Tu viens de faire table rase de ton passé. Le monde c'est la vie. Nous sommes la mort. Nous sommes l'absence de futur. Nous n'avons rien, nous ne voulons rien, nous ne sommes rien. Nous sommes épurés. Nous sommes purs... Allez, va te coucher."

Clyde partit auprès de ses affaires et s'enferma dans son duvet. Il se demandait qu'est-ce qui avait rendu Pinka ainsi. Il se demandait si on n'allait pas le tuer pendant son sommeil. Après l'avoir torturé, après l'avoir mutilé, sa mort était la suite logique.

Il ne pouvait pas dormir. Il entendit une détonation. Son coeur se crispa. Il n'avait rien. Les autres motards s'agitèrent.

- "Putain Garry s'est fait sauter le caisson" dit Sunny.

- "Un mec sans queue c'est pas un mec" renchérit Norman.

Clyde s'endormit quand le calme fut revenu.

Le lendemain il fut réveillé avant les autres par Pinka. Elle lui lança une pelle.

- "Creuse !"

Il se leva et se mit au travail un peu plus loin, là où la terre était molle. En trois quarts d'heure il avait creusé une fosse assez grande pour y enfouir les trois cadavres.

- "Récupère leurs fringues avant !" dit Pinka qui gardait toujours un oeil sur lui.

Il monta dans la forêt. Il prit d'abord le corps d'Ernest, le premier homme tué. Il était déjà nu. C'était à lui qu'il avait prit les vêtements la veille. Il avait les yeux grand ouvert, la bouche aussi. Il avait un trou à la place du coeur. Clyde le prit par les mollets. Ils étaient rigides et froids. Clyde ne ressentait rien. Même plus de dégoût. Il tira le corps jusqu'au trou. Il fit de même pour les deux autres et il reboucha le trou.

Avant de partir ils finirent les restes de SCARHINO. A la lumière du jour, Clyde remarqua que tous les autres avait d'une part une crête, d'autre part de couleur. Sauf lui. Et puis il y avait la carcasse de son POKEMON, là, devant lui, les viscères à l'air. Il se leva, trempa la main dans les entrailles, puis se la passa dans les cheveux. Ils étaient dorénavant orange, orange comme le feu.

Il attacha son sac à sa moto et la Meute quitta le campement. Sept motards roulaient vers EBENELLE.

 

La croisière de Bonnie continuait paisiblement. Trop paisiblement. Après avoir dévalisé quatre-cinq chambres, l'ennui s'installa. Elle n'avait rien à faire. Le ski nautique ça va une fois, la discothèque ya que des vieux etcetera.

Elle était dans son lit. Elle regardait le plafond. Il avait été peint en rose saumon. C'est tout. Elle se redressa. Se pencha et tira de sous son lit son sac, l'ouvrit et en sorti un pistolet. Elle le prit dans ses mains. Il était froid comme la mort. Elle l'observa sous toutes ses coutures. Elle ressortit le chargeur et en extrailla une balle. Elle brillait à la lumière. Elle était magnifique.

- "Alors p'tite pute, c'est toi qui va me tuer. Pute ! Pute."

Elle remit la balle dans le chargeur, et le chargeur dans le pistolet et le pistolet dans sa bouche. Le contact du métal froid contre sa langue lui donnait envie de vomir. Elle posa son doigt contre la détente. Elle enfonça un peu plus le pistolet pour se faire mal pour qu'elle réagisse en supprimant la douleur, la douleur de vivre. Des larmes coulèrent le long de ses joues. Elle prit une profonde inspiration.

- "Allez Bonnie fais-le !" s'hurla-t-elle.

Elle ferma les yeux de toutes ses forces, appuyait de plus en plus sur la détente. Tout son corps se crispa. L'instinct de survie fut le plus fort : elle balança le pistolet et vomit. Elle était complètement dégouttée. Elle s'essuya la bouche du revers de la main, sortit de son lit, contourna la flaque de vomi qui imprégnait la moquette, et partit dans la salle de bain se rincer la bouche. Son envie de se tuer se mua en envie de tuer. Elle ramassa le pistolet et courut vers la porte d'entrée, l'ouvrit avec fureur, déboula dans les couloirs et tirait à vue sur les gens qu'elle voyait. Ce fut d'abord un couple de vieux sexagénaires qui se prirent une balle en pleine tête. Leur cervelle repeint les murs. Il n'y avait personne d'autre dans le couloir. Elle courut au bar pour trouver plus de monde sur qui passer ses nerfs. Là des gens buvaient paisiblement leur petit cocktail raffiné. Lorsqu'on la vit arriver comme une furie, une arme à la main, sans chaussures, quelques uns se posèrent des questions, lorsqu'elle commença son carnage, les gens couraient dans tous les sens en hurlant pour y réchapper. Quelques âmes plus hardies et plus jeunes essayèrent de l'arrêter. Un énorme PIKACHU fut envoyé. Avant même qu'il ne puisse attaquer, il s'était prit deux balles dans le ventre. Elle s'arrêta de tirer lorsqu'il n'y eut plus de munitions. Les gens étaient couchés sous le stables. Deux hommes de taille imposante s'approchèrent vers elle sûr d'eux. Elle se jeta dessus, leur envoya le pistolet en pleine figure, se débattit du mieux qu'elle put, leur mit des coups de pieds, les griffa, les mordit. 

Trois médecins arrivèrent sur les lieux. On lui injecta une forte dose de tranquillisants, on allait soigner les blessés, constater les décès. Puis on la transféra à l'infirmerie. 

Six heures plus tard elle se réveilla, elle essaya de bouger mais elle avait les pieds et les mains menottées au lit en fer, elle hurla à la mort. On lui injecta une plus forte dose de tranquillisants. 

Douze heures plus tard elle se réveilla et essaya coûte que coûte de s'arracher les menottes. Elle essaya de passer en force ses mains. Ses poignets furent profondément entaillés. Lorsqu'un médecin s'en aperçut, il accoura avec une seringue à la main. Elle réussit à se libérer une main. Elle prit la seringue des mains du médecin et lui planta dans l'oeil droit. Il s'écroula au pied de son lit en hurlant. Un grand infirmier, noir, taillé comme un boxeur accourut. Elle s'arrêta de gesticuler, le regarda, et elle se prit un pain qui la mit KO. 

L'usage réitéré de drogues et de coups de poings mit son cerveau hors d'usage pendant le reste de la traversée. 

La dernière semaine de son séjour à bord, elle sortit enfin du coma. Elle était calme, sereine, perfusée. Un médecin prit une chaise et s'assit à côté d'elle. 

- "Comment vous sentez-vous ?"

Elle dit quelque chose d'inaudible.

- "Parlez plus fort s'il vous plait."

Il approcha sa tête de celle de Bonnie. Elle chuchotait en boucle "Je me hais et je veux mourir. Je me hais et je veux mourir. Je me hais et..."

Elle lui mordit l'oreille et lui en arracha un bout. Bonnie rigolait d'un air vicieux : hi hi hi.

Plus personne ne s'approchait d'elle. Trop dangereux.

Une fois à CARMIN sur MER, on la mit dans un asile psychiatrique, seule dans une cellule capitonnée, camisolée. Sa cellule se trouvait entre celle d'un MAGICARPE qui se prenait pour un LEVIATOR et un dresseur de troisième zone, un certain Ketchum qui se prenait pour un maître pokémon. En face il y avait un METAMORPH qui avait une personnalité multiple : il était à la fois un SALAMECHE pyromane et une EREMEUH nymphomane et un PIKACHU qui se prenait pour un ELEKTEK.

Elle fut amenée par un colosse noir dans le bureau du directeur qui était aussi son médecin traitant.

- "Mettez la ici" dit-il au gorille en lui désignant le fauteuil en face de lui.

Bonnie s'assit sans faire d'histoire.

- "Bien. Commençons par les présentations. Comment vous appelez-vous ?"

- "J't'emmerde."

- "Bien, bien. Allons directement à l'essentiel : Le gouvernement m'a chargé de diagnostiquer votre état mental."

Il la regarda, il attendait une quelconque réaction de sa part.

- "Savez-vous où vous vous trouvez ?"

- "Sur l'cul d'ta mère !" Puis elle ajouta : "Vous voulez savoir qui je suis ? Je ne le sais pas moi-même, personne ne le sait. Qui suis-je ? Ou vais-je ? et toujours le grand Pourquoi ? irrésolu à ce jour. Avant on m'appelait petite-suceuse-de-bite mais je crois que plus récemment on m'a appelé connasse, c'était un de vos infirmier je crois. Il a l'air de me connaître, demandez-lui qui je suis. La seule chose que je sais c'est que je suis. Je suis, tué, il hait..."

- "Assez" dit-il calmement. "Je gouvernement veut juste savoir si vous êtes consciente de ce que vous avez fait, si vous savez ce qu'est le mal, si vous le regrettez...

- "Ce matin je me suis fait fait pipi et caca dessus. Maintenant je regrette beaucoup beaucoup beaucoup parce que je pue du cul et mon pyjama est tout sale" dit-elle d'une voix idiote.

Brusquement elle se leva et montra son postérieur au directeur. Son pyjama était marron. Le gorille se jeta sur elle et lui décrocha un uppercut. Elle s'affala. Il la remit sur la chaise. Elle était à moitié dans les vappes.

- "Comme vous avez l'air complètement irrécupérable chère Bonnie Parker, je vais vous soigner de façon expérimentale. Je vais commencer par vous faire apprendre les bonnes manières, de force."

- "Je t'emmerde" dit-elle de façon incompréhensible, à cause de sa mâchoire endormie par le coup.

Le gorille s'approcha d'elle et lui mit un coup de poing dans la tête. Elle tomba de sa chaise.

- "Ramenez-la dans sa cellule... par les cheveux."

Bonnie fut tirée par les cheveux dans tout l'établissement. Elle traversa la salle commune. Entre deux gémissements elle vit que la tête d'un GIRAFARIG était en conflit avec sa queue. Puis elle fut balancée dans sa cellule.

- "Sale tentouze de pédale de merde !!!"

Le grand homme noir s'approcha d'elle dans l'espoir de la corriger. Elle lui mit un coup des deux pieds dans la rotule du genoux gauche qui fut brisée nette. Il perdit l'équilibre. Son sexe percuta le genoux de Bonnie. La tête contre sa tête. Bonnie était à moitiés écrasée sous lui, elle glissa de côté et passa la lanière de sa camisole sous la gorge de l'homme et elle l'étrangla quelques secondes. Cependant un homme déboulla dans la cellule, et lui mit un coup de pied dans la tête. Elle lâcha son étreinte et tout de suite après fut tabassée. Puis l'infirmier aida son collègue à se relever, sortirent, refermèrent la porte et coupèrent la lumière.

Elle cria de toutes ses forces : "Vous m'aurez pas bande de baltringues, je suis une conaaasse !!"

Elle resta plongée dans le noir pendant sept jours. On ouvrait la porte seulement pour lui balancer une espèce de purée nauséabonde et elle devait ramper dans toute la cellule pour se nourrir en tâtonnant de la langue. 

Une semaine plus tard on la retrouva barbotant dans un joyeux mélange. On la fit sortir et elle fut escortée par trois hommes à la stature plus qu'imposante aux douches. Là-bas on lui défit sa camisole et on lui confia une brique de savon.

- "C'est pour manger" demanda-t-elle candidement.

Un des hommes lui désigna la douche.

- "Vous croyez quand même pas que je vais faire ça devant vous ?"

On lui fit une grimace et tout bas elle dit :

- "Je ne suis pas une strip-teaseuse."

Elle leur tourna le dos, retira d'abord sa camisole, elle en fit une boule et leur lança à la face, de même pour son bas de pyjama. Elle fit couler de l'eau. Elle sentit la douce caresse aquatique sur son visage, puis tout de suite après ce fut tout le reste de son corps qui fut caressé. 

Une fois sa toilette achevée on lui jeta une serviette. Elle se sécha. Puis on lui lança des affaires propres, elles avaient une odeur de lavande. Elle enfila donc un nouveau bas de pyjama et une camisole.  Elle s'avança vers ses surveillants à reculons et on lui attacha les mains. Le petit groupe s'en alla, non pas vers la cellule, mais vers le bureau du directeur. 

Lorsqu'elle entra, elle vit que le bureau était bondé.

- "Bonjour Bonnie. Asseyez-vous" dit-il d'une voix inhabituellement aimable. 

Elle se retourna pour voir si cette Bonnie n'était pas derrière elle puisqu'elle ne la vit nulle part dans le bureau.

- "Connasse, asseyez-vous" dit-il d'une voix gênée devant cette assistance.

- "C'est qui tout ces gens ?" demanda-t-elle à voix basse.

- "Je te présente trois agents du Bureau Fédéral d'Investigation."

- "J'ai fait une bêtise ?" s'écria-t-elle en le coupant.

- "A toi de nous le dire. Il y a également deux avocats et deux journalistes."

- "Mademoiselle vous devez savoir que vous avez été reconnue coupable de nombreux meurtres et la sentence est la mort" dit un des avocats.

- "Hi hi hi, c'est nul la mort ça tue que le corps..." dit-elle en rigolant.

- "Savez-vous ce qu'est le mal ?" demanda un des agents du BFI.

- "Fastoche ! c'est l'inverse de la femelle. Faut pas me prendre pour une débile, on apprend ça à l'école maternelle..."

- "Très bien Bo... mademoiselle" se reprit le directeur. "Tu as fait d'énormes progrès. Tu es redevenue une gentille fifille. Tu peux retourner dans ta cellule."

Dans le couloir avant qu'on ne referme la porte elle réussit à entendre le directeur dire  :

- "Dès qu'elle fera la différence entre le bien et le mal je vous la confie..."

Les mois passèrent. Elle n'était plus hystérique, on lui retira sa camisole. Elle ne fut plus un danger pour elle-même, on la plaça dans une chambre verrouillée avec un lit et des toilettes.  Tous les jours elle avait des cours de morale, mais elle se révélait être une élève médiocre. Enfin on résolut à la laisser vivre avec les autres pensionnaires. Lorsqu'elle entra dans la salle de jeux, elle donna un coup d'oeil panoramique. Les fenêtres étaient à deux mètres cinquante du sol et elles étaient grillagées. Il devait y avoir une trentaine d'âmes. Des hommes, des femmes, des POKEMON. Au milieu il y avait un RACAILLOU qui parlait tout seul ou plus exactement à quelqu'un qui serait invisible. Elle s'approcha de lui, s'accroupit et lui tint à peu près ce langage : 

- "Caillou. Ra. Caille. Caille. Caillou ?

- "Ka ?" 

- "You. Raca. Raca. Ka."

- "Ka ?"

Bonnie prit le bras de RACAILLOU à une main et frappa de toutes ses forces le garde qui était juste derrière elle en pleine tête. La tête qui fut complètement écrasé. Puis toujours en tenant le petit POKEMON roche, elle fit un tour sur elle-même pour prendre de l'élan et elle jeta le RACAILLOU vers une fenêtre. Il passa à travers sans problème. Bonnie courut vers la haute fenêtre, sauta sur le dos du GIRAFARIG comme sur un trampoline, fit un salto avant, passa juste dans l'encadrement, atterrit en roulade de l'autre côté, libre, se releva, prit le RACAILLOU qui était un peu sonné dans ses bras et disparut dans les rues de CARMIN/MER.